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Hommage à Souleyman Cissé : Yeelen
du 26 février au 04 mars
Hommage à Souleyman Cissé :
Yeelen (La Lumière) : Ven 13h30
Synopsis : Nianankoro, un tout jeune homme, reçoit le savoir destiné à lui assurer la maîtrise des forces qui l’entourent. Cette connaissance se transmet de génération en génération chez les Bambaras. Mais le père de Nianankoro supporte mal de voir son fils devenir son égal et le seul moyen pour Nianankoro d’échapper à la folie meurtrière de son père est d’aller questionner son oncle, à l’autre bout du pays. Le jeune homme traverse ainsi le Mali et ses régions variées. Au cours du voyage, il rencontre l’amour et acquiert peu à peu les éléments de la connaissance ultime. Mais il lui faut confronter ses nouveaux pouvoirs à ceux de son père.
C’est pour cette tragique confrontation entre les valeurs Bien / Mal (la lutte entre père et fils renvoyant à la mythologie gréco-romaine, à Cronos dévorant ses fils), pour cette violence de l’action toujours intimement liée à la beauté, pour cette esthétique parfaitement maîtrisée de l’image, qu’il faut connaître Yeelen, film repère dans l’histoire du cinéma africain.
Sophie Marsallon, Ciné-u, Université Paris 7 Dépt. Cinéma
Une légende intemporelle faisant bonne mesure de fétiches ancestraux et d’incantations magiques. Des esprits bénéfiques ou maléfiques s’y manifestent. Des animaux sacrés y sont invoqués. Le ciel et la terre y sont pris à témoin. Joué par des comédiens captivants, surtout Issiaka Kane (Nianankoro), c’est un film où des personnages mystérieux évoluent dans des décors étranges. Où compte chaque attitude, chaque geste, chaque regard. Où les silences pèsent autant que les mots. Réalisé avec une rigoureuse limpidité, par le cinéaste malien Souleymane Cissé, Yeelen (la lumière) s’ouvre sur l’image d’un lever de soleil. Le spectacle est éblouissant.
Jean-Paul Grousset, Le Canard enchaîné 1987
Yeelen est un film magique, d’une beauté intense, achevée. Un film de violence et de sagesse. Il ne ressemble à aucun autre et raconte le combat sans merci entre un père et son fils, entre le pouvoir et le savoir, entre les Bambaras et les Peuls. La mort est au bout, mais aussi Yeelen, la lumière. C’est une longue traque initiatique, peuplée de rois et de guerriers, semée d’embûches et de sacrifices. Une femme qui se croit stérile accouche d’un enfant prédestiné, les chiens soudain marchent à l’envers, les arbres s’enflamment spontanément, les armes ont des pouvoirs exorbitants. Fou et surprenant, parfois d’un burlesque métaphysique, Yeelen entraîne dans un monde – préhistorique ou postnucléaire – un autre espace, un autre temps. S’il a tant séduit à Cannes, c’est qu’il est à l’évidence tout autre chose qu’un film « en voie de développement ».
Danièle Heymann, Le Monde 1987
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Yeelen
Souleymane Cissé
1987
01:45