Fond de couleur
Casseurs Flotteurs (TUEURS DE DAMES, Alexander Mackendrick)

Casseurs Flotteurs (TUEURS DE DAMES, Alexander Mackendrick)

Profession Reporter

Édition 2021-2022

Quand Reservoir Dogs rencontre les «Casseurs Flotteurs» de Maman, j'ai raté l'avion!, on obtient Tueurs de dames, film réalisé par Alexander Mackendrick, réalisateur dans un registre bien différent du Grand Chantage, et sorti en 1955 : une douce et cruelle comédie, typiquement britannique, avec notamment la présence d'Alec Guinness, qui jouait déjà en 1949 dans la comédie noire Noblesse oblige.

Tout commence comme une douce sucrerie : petit quartier londonien, couleurs pastels, grand-mère très british mais inoffensive voire sympathique. Comme un goût de crise de foie. Puis apparaît l'ombre qui plane : Alec Guinness, affublé de fausses dents, habillé en noir, qui loue une chambre chez cette dame et y amène toute sa bande de braqueurs de banque.
La noirceur et le morbide débarquent alors chez cette grand-mère naïve et naît une savoureuse comédie de cette alliance. Les dialogues absurdes et d'humour noir côtoient le burlesque et le slapstick dans une mise en scène qui se démarque finalement plus que l'on pourrait s'y attendre : les chutes, cascades, poursuites, se déroulent dans un véritable sens du rythme et du montage que ne renierait pas Buster Keaton, dans une inventivité et une douce folie propre à Charlot.

Finalement, Tueurs de dames, digne héritier des classiques de la comédie britannique, est peut-être aussi, en plus d'introduire le génial Peter Sellers, que l'on verra plus tard dans la série des Panthère rose et dans Docteur Folamour en 1964, un initiateur de la comédie à la Monty Python : absurde, humour noir, burlesque, etc... Justement, les Python s'inspirèrent notamment de The Goon Show, émission radiophonique de la BBC diffusée de 1951 à 1960 avec notamment comme intervenant... Peter Sellers.

À propos de l'auteur

Virgile Brunet

Virgile Brunet

Lycéen, j'ai encore beaucoup à découvrir, et je m'intéresse au cinéma sous toutes ses formes : aussi bien Godard et Bergman que Villeneuve et Tarantino, du cinéma de toutes les nationalités et de toutes les époques. Le plus important pour moi est surtout d'avoir affaire à des auteurs: le cinéma permet alors de se jeter dans des univers singuliers et propres à des artistes différents les uns des autres.

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